La parapsychologie est une science méconnue du public
Le parapsychologue est un chercheur scientifique travaillant sur l’étude des phénomènes paranormaux
Un terme, hélas, terriblement galvaudé ( et récupéré).
Ce sont pour la plupart, des scientifiques qui cherchent sincèrement à comprendre les phénomènes psi. Parmi ceux ci des psychologues, psychiatres, médecins, physiciens, biologistes, sociologues ou philosophes. Certains scientifiques qui s’intéressent à la parapsychologie refusent l’étiquette de parapsychologue. Peu profitable à leur carrière…
Durant ces cent dernières années, une quantité de recherches ont été effectuées dans de nombreux laboratoires et instituts traitant des perceptions extra sensorielles. Celles-ci ont permis d’avancer en produisant des résultats qui ne peuvent être discutés. Des tests ont été répétés, dans le monde entier, dans des conditions expérimentales extrêmement rigoureuses. Les résultats ne sont pas attribués au hasard. En plus des études menées vers l’analyse du phénomène, on a aussi poussé la recherche sur le sujet psi.
La recherche scientifique
Quelques grands chercheurs
1850- 1935
En France, Charles Richet, dont les travaux furent couronnés par le prix Nobel de médecine (1913), est nommé à 31 ans directeur de la Revue Scientifique. Parallèlement à ses activités, il a collaboré à la première société constituée par les scientifiques pour étudier les phénomènes psi. Il effectue, à la SOCIETY FOR PSYCHICAL RESEARCH de Londres, fondée en 1882, un volumineux travail d’expérimentation. Charles Richet a mené un grand nombre d’expériences avec des sujets mis sous hypnose. Il sera le premier, dans l’histoire de la parapsychologie, à proposer l’approche statistique.
1881-1962
Successeur de Charles Richet à la Présidence de l’Institut métapsychique. A partir de 1912, et parallèlement à sa carrière scientifique (ingénieur chimiste), il dirige des recherches sur la télépathie. En 1921, il publie une étude sur ce sujet. En plus des statistiques, il met au point de nouvelles méthodes basées sur des dessins, des images, des mots… Il invite volontaires et amateurs à participer aux expériences. Il met en évidence l’état émotionnel des agents et sujets.
1895-1980
Sans conteste le père de la parapsychologie. C’est aussi le plus célèbre. Il a fourni la preuve scientifique de l’existence des phénomènes psi. Oui, la preuve ! Consulter le dossier des travaux de Rhine clôt le débat sur la réalité du phénomène. Jeune professeur de botanique, à l’Université de Virginie occidentale, il décide d’abandonner son poste et sa carrière pour se consacrer à la recherche psychique, en 1927. Rhine consacrera une grande partie de sa vie à l’étude des phénomènes paranormaux. C’est lui qui introduit les cartes de Zener. Lorsqu’il publie les résultats extraordinaires de ses expériences, il subit des attaques musclées de détracteurs. Ceci l’amène à affiner méthodes statistiques et protocoles expérimentaux. Ses expériences novatrices, comme toutes recherches débutantes, avaient leurs faiblesses. Néanmoins, elles ont été uniques, indispensables, et déterminantes pour l’avenir de la parapsychologie. Louisa, épouse et fidèle collaboratrice de Rhine, a réalisé, durant 30 ans, une analyse de milliers de cas de psi spontanés. Le rêve serait l’état le plus propice aux *ESP. Le rapport est impressionnant. *L’ E.S.P : » perception extra sensorielle » désigne l’acquisition d’information par d’autres moyens que les cinq sens connus. Télépathie, clairvoyance et précognition.
1946- 1992
Un des plus brillants chercheurs contemporains. A mis sur pied la méthode » Ganzfeld » utilisée maintenant dans de nombreux laboratoires.
Recherches scientifiques
Les méthodes
Les méthodes de recherche employées ont progressé au fil du temps.
Les méthodes de recherche employées ont progressés au fil du temps. Fondées d’abord, sur une étude statistique, puis qualitative. Le principe de départ (JB Rhine) s’appuyait sur les cartes de Zener (appelées ainsi car conçues par le chercheur Karl Zener) : cinq cartes reprenant des symboles simples: la croix, le carré, l’étoile, le cercle, les lignes ondulées) . Procédure du choix forcé, elle a permis de renouveler des millions d’expériences sur la télépathie, la clairvoyance et la précognition. Pour bien comprendre, il faut entrer dans le domaine délicat des statistiques. Trop long a développer ici, mais qui a joué un rôle fondamental dans l’histoire de la recherche. Le défaut principal de cette méthode était sa monotonie pesante.
Charles Honorton crée, en 1979 à Princeton, un programme en adaptant un protocole de privation sensorielle dénommé : ganzfeld. Deux demi balles de ping pong sont placées sur les yeux ouverts de l’agent récepteur, ainsi qu’un casque diffusant un bruit blanc sur les oreilles. Cette méthode (privation des sens habituels) tend à favoriser et stimuler la faculté psi.
Des procédures expérimentales très strictes ont été respectées notamment l’expérimentation en double aveugle, utilisée habituellement dans la recherche clinique. Celle ci ont été mise au point notamment pour éviter toute information de nature télépathique lors de tests de clairvoyance.
Des universités aussi prestigieuses que Princeton, Stanford, Duke, Edimbourg, et bien d’autres ont une unité de recherche intégrée à leur département de psychologie. La parapsychologie est reconnue officiellement depuis 1969 par la toute puissante American Association For The Advancement of Science, qui coiffe toutes les disciplines de l’establishment scientific aux Etats-Unis. Plus question d’occultisme ou de psychologie expérimentale. Il s’agit d’expérimentations sur les facultés de l’esprit soumis en laboratoire à des analyses.
En Europe, la Grande Bretagne compte beaucoup de petits instituts. L’Université de Fribourg, en Allemagne, abrite également un laboratoire. Des unités de recherches sont implantées à Amsterdam et Eindhoven au Pays Bas. A l’Université d’Utrecht. L’université de Utrecht, avec le Professeur Ten Haeff et le fameux paragnoste Gérard Croiset fut la première à instituer aux Pays-Bas une chaire de Parapsychologie.
La recherche est aussi le fait de scientifiques travaillant de manière individuelle dans différentes universités au sein de département de psychologie, de physique ou de médecine. Ces chercheurs solitaires développent leurs propres programmes.
En France, Yves Lignon, professeur de mathématiques et de statistiques, a créé le premier centre expérimental de parapsychologie. Le GEEP, mieux connu sous le nom de laboratoire de Toulouse, à été soutenu financièrement dans le passé par l’Université de Toulouse. Il est aujourd’hui un organisme indépendant. Ce groupe réunit des universitaires, des médecins, des ingénieurs, …
Depuis son arrivée en France, Mario Varvoglis, Docteur en psychologie expérimentale, chercheur ayant travaillé des années dans des laboratoires américains (New York, Princeton), oriente ses recherches vers la conception d’outils permettant l’épanouissement des capacités psi .
En Belgique, Jean Dierkens, psychiatre, doyen à l’université de Mons est le seul à avouer publiquement son intérêt et ses recherches sur les phénomènes psi. Depuis plus de quarante ans, il s’investit dans l’étude des phénomènes paranormaux.
On peut les observer. Essayer de les apprivoiser. La difficulté de l’étude des facultés psi est dans sa non reproductivité. Il n’y a pas, à l’heure actuelle, de » recette » qui garantisse la réussite d’une expérience. Les nouvelles méthodes d’expérience ont été conçues pour éviter la monotonie engendrée par les cartes de Zener. L’ennui (et la fatigue) influencent les résultats. La personnalité de l’expérimentateur, ses capacités, sa tranquillité émotive, son habileté à établir le courant jouent aussi un rôle fondamental dans la réussite des expériences ( appelé effet expérimentateur) L’importance de l’état émotionnel des sujets a été observée. Le fait de connaître le résultat obtenu sert de stimulus. Si les résultats sont bons, cela provoque un encouragement. Si au contraire ils sont mauvais, cela peut provoquer frustration chez le sujet psi. L’expérience doit donc être conduite intelligemment. Une individualisation des expériences joue un rôle important.
La perception extra sensorielle est une faculté singulière dont la charge émotionnelle est intense. La méthode rigoureuse et rationnelle du scientifique suppose la reproduction d’un phénomène. Or, le paranormal échappe à ces lois. C’est là que le bât blesse. Il est légitime de vouloir fonder son jugement sur quelque chose de tangible. Mais parfois, cela ne suffit pas. Le paranormal dans les laboratoires ressemble à un animal dans un zoo, dépourvu de naturel et de spontanéité. Il ne donne pas les conditions optimales d’étude. Ce sont les émotions qui sont à la base des perceptions extra sensorielles, et les laboratoires ne sont pas tout à fait des endroits qui se prêtent aux émotions. Fort heureusement, l’enthousiasme des nouveaux chercheurs ouvre les voies d’une autre forme d’observation. Les tests basés sur les statistiques sont remplacés par une approche plus » naturelle « . Ce que la statistique perd en rigueur est remplacé par l’expérience passionnante. Heureuse évolution.
Si vous souhaitez approfondir vos connaissances, je vous conseille de consulter des ouvrages spécialisés. Quelques-uns sont repris dans la bibliographie mais il en existe d’autres très complets. Je vous recommande en particulier « Parapsychologie, une science controversée » de Richard S. Broughton. Décédé en 1992, il fut un brillant chercheur. Son livre retrace toute l’histoire de la parapsychologie jusque dans ses développements les plus récents. Y figurent même les querelles qui tentent de discréditer cette science. Tout sceptique honnête est troublé après la lecture de ce livre. Préface de Rémy Chauvin, biologiste mondialement connu, figure de la parapsychologie en France.
On est entré dans la phase scientifique de la parapsychologie. Il a fallu des décennies d’expérimentation avant qu’elle soit reconnue. Maintenant que les preuves sont incontestables, progresser demandera des moyens financiers. Le signe précurseur d’un changement d’attitude se répand dans la communauté scientifique. Le problème actuel n’est plus de prouver que la télépathie, la clairvoyance et la précognition existent, mais de comprendre la manière dont elles surviennent. L’approche pluridisciplinaire est aujourd’hui mise en évidence.
Au coeur des controverses réside l’éternelle question : » l’explication normale « , celle compatible avec notre vision actuelle du monde. Il y a cependant un facteur bien souvent oublié : qu’est ce que le » normal » ? L’histoire de la recherche est truffée d’exemples déclarés – impossible – C’est parce que l’audace et l’obstination l’ont emporté sur la prudence que tant de découvertes ont été faites. Il est plus modeste de reconnaître qu’il y a encore de l’inexpliqué. Où se situe la frontière entre le rationnel et ce qui ne l’est pas? Le cerveau est-il limité ou infini ? Les nouvelles limites du temps et de l’espace méritent que l’on continue à chercher. La parapsychologie renferme peut-être les graines d’une révolution scientifique ? Le temps sera seul juge…
L’étude rationnelle est indispensable mais le mystère de l’être humain, de l’esprit, de la conscience, et de la spiritualité dépasse notre temps linéaire. La science pourra en expliquer quelques aspects, pas sa globalité. Les domaines aussi variés que la télépathie, les rêves prémonitoires, la précognition, la psychokinèse, les expériences proches de la mort, … sont des phénomènes qui reculent les limites de notre entendement. Sans oublier que phénomènes psychiques et spirituels jouent un rôle prépondérant dans l’histoire de l’humanité. Mais cela est un autre débat.